dimanche 24 août 2014

Potosi - la fête de "Convite"

Voilà un petit apperçu d'une expérience assez extraordinaire : le défilé de la fête de Convite


Hier je me suis levé à 7h du mat. Comme tous les matins je me suis cogné sur le linteau de la porte des chiottes, pour la première fois j'ai pensé à me baisser pour entrer dans la douche, puis je suis allé chez Jorge, le director de la troupe Invasion Tropical. J'y ai ciré mes chaussures brunes en noir (j'ai pas trouvé de chaussures noires pointure supérieure à 40 sur le marché...), Jorge m'a prêté une chemise noire, le plus grand pantalon noir qu'il a, une veste de costar verte avec une belle inscription "Tropical" arc-en-ciel, et une cravate verte rayée (bref le dress-code le la fanfare).
On est allé au point de départ du défilé. (Mejillones, au sud sur la carte). Le défilé a duré bien 3h (de 10h à 13h, 3.5km avec des bonnes descentes et montées). Tout le long on a joué le même morceau (Tobas), composé d'une introduction, d'une 20aine de variations bien variées, le tout devancé par une troupe de danseu(ses)rs. Au début je me suis dit que j'allais m'embêter un peu, et surtout que mes lèvres n'allaient pas tenir la durée, mais en fait au bout d'1/2h - 1h, tu rentres dans le truc et rien ne peut t'arrêter. C'est assez fou comme sensation, ça m'étais jamais arrivé en jouant (presque) sans picoler. J'ai juste émergé pendant les rares pauses rafraîchissements et pour aller m'acheter un peu de crême solaire car mon front et mon nez commençaient à chauffer (ils continuent à chauffer d'ailleurs...). J'ai pris quelques photos mais elles sont pourries et j'ai oublié mon cable dans ma chambre. je vous les filerai plus tard.

Après un resto payé par la troupe (1/4 de poulet, riz, frites, pâtes : le repas bon marché (1-2 euros) de resto chinois qui cale bien qu'on peut trouver à plein de coins de rue) , on est retourné au point de départ du défilé puis on a enchaîné sur un nouveau défilé : le même parcours, plus lent (environ 5h) avec deux troupes de danse, une devant et une derrière, et en jouant une autre spécialité locale : la diablada : plus rapide, plus physique et plus rigolote à jouer. à la fin du défile, à 9h du soir j'étais bien rincé. On est allé se faire un autre resto (la même chose qu'à midi), puis je suis allé me changer et j'ai rejoint des copains au milieu du parcours pour voire la fin du défilé. C'est vraiment impressionnant la taille de ce défilé. En tout il doit y avoir plusieurs milliers de musiciens et de danseurs, de tous les âges (3-90 ans, mais surtout 15-25ans) qui connaissent tous à fond le folklore local et des autres départements de bolivie. Bref ici cette fête et ses danses et musiques traditionnelles ont vraiment de beaux jours devant elles. Cette tradition est vraiment vivante et pas du tout touristique comme dams les autres coins que j'ai visité.

D'ailleurs ils étaient pas habitués à voir un gringo participer. J'étais le plus grand, le seul blond et blanc de la troupe (voire du défilé). Ça m'a vallu un succès auprès des gens qui voulaient des photos avec moi, qui voulaient me payer à boire (j'ai compris au bout du deuxième que j'avais intêret à refuser systématiquement), des regards curieux ou perplexes ou des grands sourires (Ils sont marrants les sourires ici : souvent édentés, ou remplis d'or ou de plomb) d'une bonne partie du public. Au bout d'un moment ça met un peu mal à l'aise puis une fois dedans t'y pense plus.

Une fois le défilé fini, on a terminé la soirée jusqu'à 5h du mat avec les copains qui m'ont appris plein de trucs sur les différentes fêtes, qui m'ont posé plein de questions sur les fêtes en france (difficile pour eux d'imaginer que le folklore français n'intéresse pas les jeunes et qu'on a plus de groupes de rock que de groupes de folklore). J'ai appris aussi quelques rudiments de kechua (genre comment dire "comment tu t'appelles", "bonjour", "merci", "putain", "merde"...)  mais je m'en souviens plus (j'ai surtout appris à dire "Santé !").

La semaine prochaine on remet ça en plus grand, plus coloré, plus costumés, sur deux jours au lieu d'un... bref je crois que je vais bien me reposer en attendant à part les répèts quotidiennes. J'ai bien envie de prendre goût aux bains dans les sources thermales dans les alentours de la ville.

vendredi 22 août 2014

Potosi2

Après une semaine à Potosi, je commence à connaître les rues, quelques gens, quelques groupes de musique (mais le problème c'est qu'ils répètent tous en même temps et quer mes lèvres ne suivent pas le rythme). Pour l'instant je me concentre sur un groupe, Invasion Tropical, avec qui je commence à connaitre pas mal de morceaux et de gens. En fait ce groupe est beaucoup plus grand que mon premier apperçu m'avait laissé penser : il y a une quainzaine de trompettistes, une dizaine de barytons, une dizaine de percus (cymbales, grosses caisses, caisses claires, guiros). Bref, ça fait une belle bande. La plupart sont assez jeunes (de 15 à 22 ans), mais il y a aussi quelques membres plus aguerris. En tout cas mon oreille commence à s'habituer aux musiques d'ici, et si au début j'avais l'impression qu'on jouait à peu près toujours la même chose, maintenant je commence à capter les différents styles que contient le folklore d'ici. La semaine prochaine j'essayerais de jouer avec d'autres groupes avec des musiciens plus expérimentés (j'ai quelques numéros de tél). Car dans mon groupe actuel, la justesse, l'harmonisation, le sérieux, les nuances... laissent un peu, voire beaucoup à désirer desfois. Par contre en une semaine je me suis bien fait les lèvres, leurs morceaux ne descendent pas en dessous du do medium, et durent entre 1/4h et 1/2h.

Sinon à part la musique je fais pas grand chose, je traîne en ville, avec ou sans copains. Je me suis pris une chambre pour moi tout seul, ça fait du bien après plus d'un mois dans des dortoirs d'auberges de jeunesses. je commence à avoir mes petites habitudes, entre le café-pâtisserie d'à côté pour le petit déj avec le journal, la petite promenade pour aller dire bonjour au guide de l'hostel où j'étais avant... quelques sorties à la campagne, mais pour ça j'ai du mal à trouver des gens pour m'accompagner et tout seul c'est vite lassant, sachant que les randonnées sont difficiles (pas trop de chemins, des chiens partout, des journaux qui parlent de rage...). Mais bon ça fait du bien de faire des grasses mat' presque tous les matins !

dimanche 17 août 2014

Potosi

Après une journée de glandouille à Humahuaca, je suis parti un matin pour La Quiaca (village frontière avec la bolivie). Après avoir traversé la frontière sans problème et sous un soleil de plomb, j'ai pris un autre bus pour Potosi.

Je suis arrivé le soir, et j'ai passé ma première nuit en Bolivie dans un hotel tout pourri à côté du terminal de bus. Ben ouais les rues de cette banlieue de Potosi ne donnaient pas du tout envie de s'y aventurer avec un gros sac à dos de nuit.
Le lendemain, je me suis trouvé un belle auberge de jeunesse dans le centre ville. Potosi est vraiment surprenante. En plus du dépaysement (la bolivie et l'argentine sont vraiment différents au niveau de l'ambiance !), la ville de Potosi est une ville coloniale construite du temps de l'empire espagnol. Elle fût un temps une des villes les plus riches et les plus grandes du monde car elle est juste à côté du plus gros gisement d'argent du monde. L'architecture y est magnifique, toutes les rues sont (très) en pente et remplies de gens (ce qui n'était pas du tout le cas en argentine). Y'a même des gens qui courent dans les montées, alors qu'on est à 4000m d'altitude. Bref gros dépaysement ! Au premier abord, les boliviens sont plutôt distants, et les premier jours, je me suis dit que j'allais pas rester longtemps en ville.
J'ai fait une visite d'un musée sur l'histoire de la fabrication de la monnaie ici, et du coup sur l'esclavage des populations locales par l'empire. Très intéressant, mais en sortant, on a l'impression que c'est un passé révolu. Le lendemain, j'ai visité une mine d'argent avec un guide ex-mineur. avec notre petit groupe de 3 touristes + le guide, on a arpenté des galeries (en marchant, rampant, escaladant...), puis on a fait péter une dynamite (en vente libre à Potosi !), puis on a offert des feuilles de coca et à boire à des mineurs qui travaillaient là. puis on a passé une heure ou deux avec eux au fond d'une galerie, à nous raconter mutuellement nos vies (attention le décalage !). Puis on est ressorti bourrés. Sacré expérience !

Après ça je me suis mis à la recherche d'endroits pour jouer de la musique. Pendant deux jour, j'ai pas trouvé grand chose, j'ai passé pas mal de temps avec des touriste à glander, manger, promener... Puis ce matin je suis tombé sur une petite fanfare qui s'appelle TROPICAL (4 trompettiste, 2 tubas, un souba et 2 percus) qui attendaient devant un hopital. je discute un peu avec eux, puis ils me disent que si je veux, je peux venir voir et si je peux, je peux jouer avec eux dans l'hopital. OK. en fait on a joué pour une procession religieuse : on a joué en suivant une  sainte vierge et une cinquantaine de personnes dans les couloirs, les escaliers, les chambre, la cour, le tout dans un épais nuage d'encens. Je m'attendais vraiment pas à ça mais ça m'a bien plu, même si c'était bien éprouvant (jouer sans s'arrêter en montant des escaliers à 4000m d'altitude dans un nuage d'encens...). Finalement, après quelques morceaux plus sympas que les trucs de bigottes dans le receptoire de l'hopital avec plein de gens qui dansaient, ils nous ont payé un bon repas, des sousous, et on est sorti.

A Potosi dans deux semaines, iil y a une grande fête et tous les jours avant, y'a des mini-introductions à cette fête, qui se soldent par un défilé de danseurs suivis par une fanfare, chaque jour ayant une danse différente et une musique différente, le tout étant un m´lange de tradition coloniale et quechua. Du coup je vais rester tout ce temps pour répeter avec la troupe TROPICAL et jouer jusqu'à la grande fête Chu'tillo (ou un truc du genre). la musique traditionelle d'ici est bien sympa, et très différente de ce que j'ai vu en argentine. ça me plait bien. Puis le Salar d'Uyuni est pas très loin et j'ai rencontré un guide-photographe qui m'a dit qu'il me ferait une visite spéciale.

Voilà pour aujouurdh'hui.

mardi 12 août 2014

Pumamarca, Iruya, Humahuaca

Aujourdh'hui pas de photos, la connexion est vraiment trop pourrite à humahuaca.
Par contre j'ai un paquet de trucs à raconter :
A commencer par la fin de mon séjour à Salta capital.
Après la rédaction de mon dernier message, j'ai continué à rencontrer des musiciens, dans une peña qui s'appelle la casona del molino. C'est une super lieu pour jouer avec plein de musiciens locaux et de divers horizons. j'y ai joué encore du folklore, mais aussi un peu de blues, de jazz, de rock... jusqu'à 5h du mat. en sortant avec des zikos qui avaient une voiture, on est monté sur le cerro san bernardo qui domine la ville. il faisait encore nuit et on a joué un dernier morceau devant les lumières de la ville à perte de vue... bref un super moment.

ensuite départ pour Pumamarca, un village entouré de "petites" montagnes bien colorées, oú j'ai rencontré Guillermo, pablo, et je me souviens pas les autres prénoms. on a fait quelques petites randos, on a glandé sous un soleil de plomb en attendant la fin de l'aprem un peu moins torride, puis cuisiné le soir dans une petite vallée à côté sous un ciel étoilé comme jamais j'en avais vu. comme ça pendant deux jours.

Je suis ensuite parti pour Iruya. Là c'était pas pour me reposer, c'était pour faire du sport et évacuer les restes de fiestas accumulés pendant les semaines passées. Iruya est une petite bourgade (je dirais environ 2000 habitants) coincée dans une vallée, ou plutôt un dédale de vallées vertigineuses, de toutes les couleurs, et à 3-4h de route (et quelle route ! en terre et super vertigineuse, avec un col à 4000) de la civilisation. En arrivant vers midi, j'étais avec deux mecs de buenos aires rencontrés la veille. On est allé à San Isidro, un petit bled (300 hab) à deux heures de marche d'Iruya. Ballade très sympa, à moitié dans le brouillard... J'ai vu un condor sortir d'un nuage à 20m de moi pour y rerentre 2 secondes lus tard ! Ceci-dit les gens de buenos aires sont un peu comme nos parigots : faut pas trop en demander quand au niveau sportif de la marche.
Le lendemain, au petit dej, avec un autre mec de buenos aires on a décidé d'y retourner. Lui m'avait l'air plus sportif et le bruillard était parti. Je me suis dit qu'on irait beaucoiup plus loin, avec beaucoup plus de paysage. Le problème c'est que j'avais pas compris qu'il était avec sa copine. pas sportive pour un sous ! bref le rythme était de nouveau très tranquillou, mais bon on a bien discuté, de plein de sujets sur le pays, sur d'autres trucs.
De retour à Iruya, pas essoufflé pour deux sous, je me suis mis en tête de partir tout seul le lendemain pour une grande randonnée de 3 jour. Après quelques renseignement glanés à droite à gauche et un bon repas préparé par d'autres gens de l'hostel, je suis allé me coucher tôt (vers 1h quoi).
Le lendemain à 10h je suis parti avec un peu à manger, beaucoup 'a boire, une carte dessinée par le prioprio de l'hostel (je vous enverrai une photo ça vaut le coup d'oeuil) et quelques affaires.
Après 5h de marche bien physique, des détours et des petits moments de doute, je suis arrivé au petit village de San Juan (9 familles, 50habitants, 3000m d'altitude au fond d'une vallée). Pas d'élecricité, pas de magasin, plus d'animaux (beaucoup plus) que de gens, un calme à couper le souffle, un petit hostel où je partageais le repas avec la famille de paysans (une grand-mère, une mère et 5 enfants, les autres travaillaient en ville). Bref exactement ce dont j'avais besoin pur me ressourcer. Le lendemain la proprio m'a dessiné une carte pour ma rando de la journée (elle aussi vaut le coup d'oeuil !) et me voil'a parti ma bouteille d'eau à la main pour une rando d'une journée jusqu'a 5000m d'altitude. Condors, vicuñas, plantes bizarres, mini-glaciers, paysages erxtraordinaires.... la meilleure rando de ma vie (pour l'instant) !
Le lendemain (hier), retour à Iruya en 3h de marche forcée pour prendre un bus pour Humahuaca (la civilisation quoi).
Maintenant il est temps pour moi de tracer vers le nord (encore oui !), et je vais de ce pas me renseigner sur ce que me réserve l'avenir (ou peut-etre que je vais d'abord me balader tranquille à côté du viollage ou aller voir où est-ce qu'on peut jouer de la musique...). Tranquille quoi.


dimanche 3 août 2014

Cafayate (fin) puis Salta

Pour commencer, une petite photo de la spécialité locale. c'est un plat qui se mange sur toute l'après-midi avec les boissons rafraîchissantes adéquates. Ça s'appelle Asado, et c'est avec un groupe de porteños (touristes de Buenos Aires, l'équivalent de nos parigots) que j'ai mangé ça à Amaicha.
Voilà quelques photos des environs de Cafayate.
La quebrada de las conchas, en vrai ça peut provoquer une fracture ouverte de la rétine.


ici el Rio colorado, avec plein de cactus...


...et de cascades

Au même endroit quelques jours après :


Depuis jeudi, me voilà de retour en ville, à Salta.

C'est une ville assez grande, bien remplie d'histoire et au milieu d'une large vallée. Ici aussi, j’enchaîne les soirées musicales, les randos dans la nature et les promenades en ville. Je me suis même fait deux musées pour me mettre au pont sur l'histoire de la région.
Hier soir, en me promenant dans la rue, j'ai discuté un peu avec des types qui avaient une guitare et des tambours. Je leur ai dit que je cherchais des zicos pour jouer et ils m'ont dit de venir avec eux. Je m'y attendais pas mais je me suis retrouvé á jouer dans une immense peña, avec environ 100 ou 150 personnes à table et qui dansaient. je Commence par m'asseoir à une table en attendant que le groupe m'invite sur scène. On me paye des bières, et au moment où je croyais qu'ils m'avaient oublié, ils me font monter sur scène pour jouer un gros medley rempli de changements de tonalités avec que des morceaux de folklore local. Un peu tendu, mais finalement ça s'est super bien passé. Je commence à être un peu aguerri à la chacarera, samba, carnavalito, queca, et autres trucs d'ici. Leur folklore me plait bien. Les danses sont sympa aussi avec des gauchos bien virils et des grandes robes à froufrou pour ces dames.

Aujourd'hui, rando dans la quebrada de San Lorenzo près de Salta. Petit ruisseau au milieu d'une forêt bien dense. Ça m'a bien fait penser au Glo, en un peu plus chaud comme rando.

Sur cette photo y'a un colibri vert. Bon courage pour le trouver ! Mon portable est vraiment pourri pour prendre les photos.
Et ça c'est le ruisseau de toute à l'heure.


Demain, les copains que je me suis fait à Cafayate rentrent à Salta (ils vivent tous ici en fait, ils étaient à Cafayate juste pour la saison touristique). Du coup on va se faire une bonne bouffe le soir, et le lendemain je pars vers le nord. Tout le monde me dit qu'il faut que je visite tilcara, pumamarca, Susques, iruya...

Mais je crois que je vais aller le plus vite possible juste à Iruya. Il parait que de lá commences plein de randos sympas, et qu'on peut rejoindre un autre village bien paumé à pied. bref je vais arrêter de faire la fête et me mettre un peu au sport. Après je trace en bolivie. J'ai du temps mais faut quand même que j'avance !

Grosses bises à tous !