lundi 1 septembre 2014

Potosi (Ch'uTillo)

Mon séjour à Potosi touche à sa fin (et quelle fin !). En effet j'avais prolongé ce séjour pour pouvoir prendre part à la fête de Ch'uTillo (ou fête de San Bartolomé pour les férus de célébrations de saints, nombreux en cette contrée).

Mais commençons par ce qui a précedé : comme promis une semaine de repos, entre bains dans les eaux thermales (très agréables !), journée glande à flaner en ville, à faire des siestes, regarder des trucs débiles à la télé dans ma chambre (autant déjà en france je trouvais la télé débile, mais ici c'est pire : sur la cinquantaine de chaines du cable, la majorité du temps on trouve pas un seul documentaire... que des films pour la plupart d'action, des séries, des "divertissements" vantant les mérites de la chirurgie esthétique... et les infos, qui sont assez diverses : tout un panel entre la chaine étatique plutôt de gauche et les fox news et autres CNN). Et tout les soirs une répét avec Invasion Tropical.

Les choses intéressantes ont commencé jeudi matin : rendez-vous à 8h30 pour aller jouer dans la campagne pour une fête de village. Départ à 11h (j'aurai pu dormir 2h30 de plus...) en minibus, pour la fête de saint augustin, dans un village suffisament petit pour ne pas avoir de nom : une église et une maison, entourées de champs, et d'autres mini-hameaux : très charmant !


Après nous être fait offrir une bonne soupe, on a joué à peu près toute la journée, sur une petite place entourée de grands eucalyptus et autres arbres aux nom kechuas imprononçables, et en déambulant pour des mini-processions entre les murets ancestraux qui délimitent les parcelles de pâtures. Ce fut une bien belle journée ! Une bonne mise en bouche avant la préparation et la participation à la fête de Ch'uTillo

À peine la nuit tombée, retour à Potosi pour l'ultime entrainement avec la fraternité de danseurs et danseuses pour le grand défilé de samedi aprèm.
D'abord je vous explique comment ça fonctionne : une fraternité (par exemple une fondation liée à un collège, une université ou un hôpital) fonde un groupe de danse spécialisé dans une danse locale (caporales, diablada, tobas, potolos, tinku, morenada ou autre). Cette fraternité fait ensuite appel à un groupe de musique pour animer son défilé. Quelques jours avant le jour J (vendredi ou samedi de Ch'uTillo), cette fraternité défile avec le groupe pour s'entraîner (ou pas), en géneral de nuit et pas trop costumés, puis le jour J, les musiciens défilent précédés (et parfois suivis) des danseurs qui les embauchent. ça se traduit à chaque fois par un défilé de 3-4-5h à jouer le même theme et ses variations, en gros t'es content quand ça se termine ! (compris ?).

Du coup :
  • jeudi soir entraînement dans les rues avec deux fraternités de diablada (une devant une derrière).
  • Vendredi aprèm défilé avec une fraternité de Potolos (la danse bien locale, les danseurs et danseuses ont des costumes traditionnels d'indiens).
  • Samedi matin défilé avec une fraternité de tobas (danseurs et danseuses aux costumes faits d'oiseaux empaillés de têtes de morts et de trucs qui brillent)
  • Samedi aprèm défilé avec une fraternité de diablada (danseurs et danseuses déguisés en diables et diablesses sexy)
Dimanche repos, et rendez-vous au repaire de la bande pour récupérer notre dû (ici les musiciens ne jouent pas pour des cacahuates), ce qui m'a remboursé la moitié de mon séjour de deux semaines pachatesques.

Quelques photos :
Ma tronche devant le cerro Rico, un de plus gros (ex)-gisement d'argent au monde, mais aussi la tombe de millers d'ex-mineurs

La fanfare "invasion Tropical" en pleine action avec des danseurs de Tobas (pas très costumés cette fois)


Encore ma tronche avec un danseur de Tobas (bien costumé cette fois)

Et encore moi bien entouré par les diablesse danseuses de diablada


Suite du programme, je vais à Sucre, grande ville un peu au nord, où mon groupe devrait jouer le week-end prochain, puis je me dirige vers le Pérou. J'aimerai bien voir un peu plus de la bolivie, mais tous les touristes que j'ai rencontré m'ont conseillé d'accélerer et de garder plus de temps pour le pérou (des fois faut faire des choix difficiles dans la vie).

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